Les Bleus au bout du suspense !

L’équipe de France universitaire de rugby s’est imposée samedi soir, à Blois, face à son homologue anglaise 30 à 27. Les deux équipes ont offert un match intense aux 4 000 spectateurs blésiens, inscrivant chacune 3 essais. C’est le pied de l’ouvreur Lucas Chouvet, élu homme du match, qui a finalement fait la différence côté Français.

Article de La Nouvelle République du Centre

France – Angleterre : 30-27 Face à une solide équipe anglaise, les universitaires tricolores ont dû s’employer pour remporter un crunch enlevé et serré.

Cela ne leur est pas souvent arrivé. Alors ils en ont profité. Poings levés, applaudissements, haies d’honneur, les Français ont eu du mal à quitter la pelouse du stade des Allées. De longues minutes pour remercier le public blésois qui s’était déplacé en nombre (voir chiffre) mais aussi pour profiter d’une victoire aux saveurs différentes. Au goût de délivrance.

Depuis 2011, les crunchs universitaires tournent systématiquement à l’avantage des Bleus. 39-10 il y a deux ans à Blois, 26-7 l’an passé à Epernay, les Français aiment martyriser leurs meilleurs ennemis anglais. Mais hier ce fut loin d’être le cas. « Cela fait cinq ans que je joue dans cette équipe et jamais je n’avais rencontré une équipe anglaise aussi forte, admettait le capitaine tricolore, Charles Brousse. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi compliqué. »

«  Cette victoire c’est celle de la solidarité  »

Le goût de ce crunch n’en fut que meilleur. Et les dix-sept nouveaux joueurs de France U risquent de le garder longtemps en bouche. Car c’est collectivement qu’ils sont allés chercher cette septième victoire consécutive face aux Anglais. Pas mal pour des joueurs qui n’avaient quasiment jamais évolué ensemble et qui ont eu trois jours pour créer et organiser un projet de jeu cohérent. Mais aussi pour forger et imprimer un esprit de groupe à cette équipe. « Cette victoire, c’est celle de la solidarité, continue Charles Brousse. On voulait faire honneur au maillot. On a montré qu’on était une équipe en ne lâchant jamais rien. » Ou si peu.
Trois essais encaissés, notamment celui de Dan Watt après une superbe percée de Josh Sharp, qui doivent plus au talent britannique qu’à de véritables défaillances tricolores.
Malgré cela, malgré une entame de match délicate (3-6, 25^e), malgré un secteur de la mêlée dominé par les Anglais, malgré une indiscipline pénalisante, ces universitaires tricolores ont montré qu’ils étaient les dignes héritiers des Ibanez, Dusautoir, Betsen, Chouly, Slimani ou Jedrasiak, tous passés dans leurs carrières par France U.
En inscrivant un premier essai par Jolmes après un horrible lancer du talonneur britannique en touche (10-6), en doublant la mise à la reprise au terme d’un beau mouvement collectif conclu en bout de ligne par Lestrate (17-6) et enfin allant chercher la pénaltouche alors que les Anglais, à quatorze après le carton jaune de Watt (68^e), étaient revenus au score (20-20). Les gros ont ensuite fait le boulot pour prendre un avantage important (27-20)… mais pas décisif. Ils ont laissé Lucas Chouvet s’en charger quelques minutes plus tard sur pénalité (30-20). Le pied de l’excellent ouvreur tricolore n’a pas tremblé et c’est tant mieux. Car dans les ultimes instants, Pages marquait, James transformait et l’Angleterre était revenue (30-27). L’universitaire anglais est têtu. Le Français aussi. Et cette opiniâtreté a été récompensée quand, après trois minutes à subir les assauts britanniques sans craquer, M. Jones pénalisait un avant du XV de la Rose. Lucas Chouvet en profitait pour dégager en touche et délivrer les siens. Ce crunch 2016 aura vraiment été savoureux jusqu’à la dernière bouchée…

Compte-rendu complet et photos du match à venir sur notre site.